Le marrainage-parrainage raconté par nos Alumni et nos apprenant·es!


Début 2024, la Cité européenne des scénaristes lance son réseau des Alumni, et avec lui, un programme de marrainage – parrainage inédit. L’objectif est alors de constituer des binômes entre anciens et nouveaux apprenant·es, pour favoriser le partage d’expérience et l’entraide entre scénaristes émergent·es.

Être parrain ou marraine auprès d’un ou d’une apprenant·e, c’est participer activement à la construction d’un réseau durable et solide, qui traverse les promotions et les territoires.

Nos apprenant·es ARA et Occitanie 2023-2024 étaient les premiers à bénéficier du programme de marrainage-parrainage. Nous avons donc posé quelques questions à deux binômes qui nous ont narré leur expérience. Nous remercions chaleureusement Bénédicte Bonheur (Ile-de-France 2022, marraine) et Marie-Flore Sy (Auvergne-Rhône-Alpes 2023, filleule), ainsi que Lou-Anna Reix (Occitanie 2022, marraine) et Matthieu Limouzin (Occitanie 2023, filleul).

Bénédicte : Je me suis revue en tant qu’apprentie à la Cité et je me suis souvenue des interrogations que j’avais pu avoir […] j’aurais aussi apprécié avoir à mes côtés une personne au même stade que moi, à ses tous premiers pas dans le métier, ou avec quelques longueurs d’avance. Ce n’est pas le même retour d’expérience que celui d’un ou d’une scénariste déjà bien établi·e dans le métier. La marraine ou le parrain a une vision et un retour d’expérience plus proches et peut-être plus actuels, qui permettent de se projeter plus facilement, d’avoir une idée claire et concrète de ce qui peut nous attendre à la fin de la Cité en tant que jeune scénariste. C’est ainsi que je me suis dit : pourquoi ne pas apporter cela, pourquoi ne pas orienter et aider quelqu’un avec mon expérience de jeune scénariste ? 

Lou-Anna : Il est très important pour moi de pouvoir rendre en retour et de pouvoir partager les quelques compétences et connaissances que j’ai acquises à travers mon parcours. Au-delà de cette envie de partage, il y a aussi l’envie d’étendre un réseau dans le cinéma, entre scénaristes, et de rencontrer des personnes pour développer une relation approfondie.

Bénédicte : Nous avons lu et pitché plusieurs de nos projets respectifs pour nous faire des retours. Il s’agissait souvent de projets mis de côté depuis un moment, en tout cas pour ma part, et ça m’a fait du bien d’avoir des retours frais de personnes qui n’ont jamais eu connaissance du projet. Ce type d’échange donne aussi envie de reprendre ses anciens projets pour leur donner un nouveau souffle. 

Marie-Flore : Je suis totalement d’accord. Il y avait à la fois ce côté professionnel et ce côté “jeunesse” dans l’expérience du métier de scénariste, une dynamique qui était intéressante pour développer nos échanges.  

Lou-Anna : Nous avons mis en place des retours sur nos projets. Nous nous sommes rencontrés autour d’un verre à Montpellier, puis nous sommes vus au festival du court-métrage de Clermont-Ferrand. Là-bas, ça a vraiment été l’occasion de se retrouver plusieurs fois, de discuter dans le détail de notre parcours et des thématiques qui nous animent. 

Matthieu : Le fait qu’on soit allés à Clermont et qu’on ait été dans la même résidence à Frames a fait que j’ai maintenant une bonne connaissance des projets actuels de Lou-Anna, de sa situation. Ça a été vraiment chouette de se voir au-delà d’un simple café, au travail, dans l’action de l’écriture. 

Marie-Flore : Complètement. Je trouve déjà que nous avons eu beaucoup de chance dans le “match” entre filleule et marraine, notamment parce que nous avons des sujets en commun : nous aimons toutes les deux le fantastique et nous nous sommes donc tout de suite entendues sur les mêmes références. 

Lou-Anna : Je trouve qu’on aborde des genres et des thématiques différents. Nous n’avons aussi pas la même façon de les traiter, pas le même angle de vue. En revanche, le point où nous nous rejoignons, c’est l’engagement politique assumé dans les scénarios que l’on écrit, la forme de militantisme et les valeurs communes que l’on retrouve dans notre cinéma. 

Matthieu : Je pense effectivement que nous avons un militantisme en commun et j’ai trouvé très utile, à la fois d’être rassuré par ces points communs que nous avons en tant qu’individus, et d’avoir des retours très intéressants car venant d’une professionnelle qui écrit des choses très différentes de moi. Humainement, nous sommes proches et partageons un certain nombre d’intérêts pour des thématiques et des valeurs ; mais, comme nous travaillons différemment, nous nous faisons des retours plus riches que si nous avions le même type d’imaginaire ou la même manière de travailler. 

Lou-Anna : C’est sûr. Et mieux connaître la personne permet toujours d’une façon ou d’une autre de mieux comprendre les projets qu’on lit d’elle ensuite. 

Bénédicte : Personnellement, avec les échanges que nous avons eus sur nos projets, j’ai bien vu que nous avions des envies communes. Nous n’avons pour l’instant pas de projet sur lequel nous voudrions nous lancer ensemble mais s’il y a un projet qui se dessine à l’avenir avec Marie-Flore, je serai très contente de le développer avec elle. 

Marie-Flore : Pareillement. J’ai pu lire les projets de Bénédicte et j’aime beaucoup la façon dont elle écrit, les sujets qu’elle aborde. Je pense que ce serait vraiment un plus si j’avais une co-scénariste comme elle. 

Lou-Anna : Actuellement, avec Matthieu, nous n’avons pas de sujet sur lequel nous pourrions co-écrire. Mais ce système de marrainage/parrainage crée des liens forts et, si dans cinq ans on nous appelle pour nous dire qu’on doit écrire ensemble, ce serait chouette d’avoir cette expérience ensemble.

Marie-Flore : Ça m’a beaucoup aidée et surtout beaucoup rassurée. Bénédicte a un parcours assez similaire au mien : elle est passée par la Cité et est actuellement en train de s’en sortir, de vivre de son métier ; ça me donne une sorte de “modèle”.

Bénédicte : Je me suis vraiment rendu compte que je pouvais donner des conseils à Marie-Flore, mais qu’elle aussi pouvait beaucoup m’apporter, notamment sa vision de travail en groupe, la manière de s’organiser, d’échanger des idées, de communiquer, la répartition du travail. Ce genre de retour d’expérience m’a beaucoup apporté personnellement, sur des choses que je n’ai pas encore expérimentées.

Marie-Flore : Pour moi, le marrainage, c’est un tout. Échanger avec Bénédicte m’a permis de voir comment elle se positionne en tant que jeune autrice d’animation, milieu qui m’intéresse, de voir les projets sur lesquels elle travaille et l’impact qu’elle peut avoir avec les thèmes qu’elle aborde.

Lou-Anna : Je retiens la rencontre. La rencontre humaine avant même la rencontre professionnelle. D’autant plus que nous avons vraiment pu approfondir cette relation. C’est un point fort du marrainage, qui permet de créer ces rencontres approfondies, développées.

Matthieu : Je suis complètement d’accord avec Lou-Anna, ce qui m‘a particulièrement marqué est la rencontre humaine. Le fait d’avoir des professionnel·les dans sa région, proches de soi, est vraiment intéressant. Il est important de se connaître entre scénaristes, de s’organiser, pas seulement pour des projets professionnels mais aussi pour partager notre façon de travailler, les problématiques de travail que nous rencontrons. Avoir cet ancrage local pour partager et échanger sur nos métiers est assez précieux.

Bénédicte : Je me souviens que, pour briser la glace et nous présenter toutes les deux au début, nous avons fait l’exercice du portrait chinois que je ne connaissais pas et que je trouvais très drôle à faire, surtout en tant que scénaristes. Cet exercice permet de travailler sur soi, de se détendre un peu, et d’apprendre à se connaître. C’est d’ailleurs lors de ce chouette moment qu’on a aussi découvert nos références communes !

Marie-Flore : C’est vrai que c’était un chouette moment. Je me souviens notamment que tu as été marquée par Bob l’éponge. (Rires). Il y a plein de petits moments comme ça où nous avons pu briser la glace et rigoler sur divers sujets. J’aimerais surtout évoquer le moment où Bénédicte m’a fait des retours sur un projet sur lequel j’étais coincée depuis des semaines d’écriture ; le fait qu’elle pointe tout de suite du doigt des éléments, tout en se rendant compte de ce que je voulais dire, m’a vraiment beaucoup aidée. 

Matthieu : Tout est né de la rencontre. Nos profils ont corrélé de cette façon-là, mais ça aurait pu l’être d’une manière tout à fait autre, peut-être de manière plus professionnelle. Je pense qu’il fallait vraiment être prêt à rencontrer l’autre, à échanger, et c’est ce qui fait que notre relation a fonctionné. 

Lou-Anna : Sentiment partagé. Je mettrais vraiment en avant l’idée de rencontre. 

Bénédicte : Enrichissant. 

Marie-Flore : Précieux. 

Marie-Flore : J’aimerais bien que ça ne s’arrête pas, oui. Je trouve que le fait que le parrainage/marrainage reste assez libre est un vrai plus ; ça aide à ce que tout soit plus informel et donc plus fluide. 

Bénédicte : C’est vrai ! Nous pouvons nous voir à la fréquence qui nous convient toutes les deux, nous abordons les sujets dont nous avons besoin à l’instant T. Si nous avons besoin d’un retour sur un projet précis, nous pouvons demander au filleul·e ou au parrain/à la marraine. C’est une expérience très riche dans le temps qu’on peut s’accorder. 

Nous remercions chaleureusement tous nos parrains et marraines qui ont accompagné nos apprenants et apprenantes 2023-24 tout au long de leur parcours !

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